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10.12.10

Côte d’Ivoire: Le FMI, les socialistes français et la refondation

Adjo Saabie, 2010-12-05, Numéro 170,
Le coup de force de Laurent Gbagbo commence à faire effets, avec la mise au ban de la Côte d’Ivoire par la communauté internationale. Alors, un pays en crise, largement dépendant de l’aide extérieure, risque de voir ses populations s’enfoncer encore plus dans la précarité. Sauf, note Adjo Saabie, «un groupe de privilégiés proche du pouvoir, des aventuriers de tout poil, vendeurs d’armes, d’illusions, quand ce ne sont pas des camarades socialistes français qui vont le soir s’encanailler Rue Princesse et rentrer chez eux, des étoiles plein les yeux et la braguette encore bien tendue».
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Selon une dépêche de l’AFP du 4 décembre 2010, Dominique Strauss-Kahn, directeur du FMI a dit: « Je n’ai pas qualité pour prendre parti sur la situation interne de la Côte d’Ivoire. Ce qui est sûr c’est que la pratique du FMI, c’est que nous travaillons avec les gouvernements reconnus, c’est-à-dire reconnus par l’ONU ». Concrètement, cela veut dire que si Gbagbo s’obstine à rester au pouvoir, la Côte d’Ivoire peut dire adieu aux programmes d’allègement de dette (PPTE – Pays Pauvre Très Endetté et autres) alors qu’elle était sur le point d’atteindre le fameux point d’achèvement, qui effaceraient 7000 milliards CFA (14 milliards de dollars U.S.) de dette dont le service représente encore environ 70 pour cent du PIB malgré les diverses remises de dette dont la Banque mondiale et le Club de Paris. Cela, si besoin est, ouvre encore un peu plus la porte vers la descente en enfer d’un pays dôté de richesses tant humaines que matérielles et qui ne mérite pas cela. A l’heure où le monde devient un vaste village, avec Internet et satellites, nous avons choisi le repli sur nous mêmes.

UN ÉTERNEL RETOUR EN ARRIÈRE
Les Ivoiriens se souviendront comment le régime leur a présenté comme un succès l’Initiative PPTE au premier trimestre 2009. Contrairement à ce que nos parents nous avaient appris (ne pas faire de dettes et essayer de sortir de la pauvreté), soudain, être « pauvres et fortement endettés » était un avantage, car nous serions éligibles au fameux PPTE qui ouvrirait la voie à un avenir meilleur pour le pays!
Le ministre des Finances n’avait-il pas été primé d’ailleurs pour son travail dans ce sens? Aujourd’hui, ce n’est plus si important. Alors que le Congo (RDC), ou encore le Libéria peuvent enfin souffler et penser leur développement, la Côte d’Ivoire va devoir enlever 70 à 75 francs CFA à chaque fois qu’elle gagne 100 francs.
En outre, si le FMI quitte un pays, ce dernier est perçu comme plus risqué, les investisseurs sont moins enclins à s’y engager à moyen ou long terme. Les affaires marchent moins bien sauf bien entendu pour un groupe de privilégiés proche du pouvoir, des aventuriers de tout poil, vendeurs d’armes, d’illusions, quand ce ne sont pas des camarades socialistes français qui vont le soir s’encanailler Rue Princesse et rentrer chez eux, des étoiles plein les yeux et la braguette encore bien tendue dire « Ah, que le régime Gbagbo est démocratique! ». Ces aventuriers cachent bien souvent des acheteurs de matières premières, avec lesquels on fait des affaires sous le manteau, comme cela est le cas du Zimbabwe, pays naguère riche qui vivote depuis qu’il a été mis au ban de la communauté internationale et est passé de grenier de l’Afrique australe à bénéficiaire d’aide céréalière des programmes d’urgence internationaux ou de ses voisins. C’est ce qui nous pend au nez avec le désinvestissement prévisible qui va un peu plus mettre à l’épreuve nos infrastructures vieillissantes.

LA THÈSE DU COMPLOT INTERNATIONAL
La Côte d’Ivoire stagne depuis quelques années sur tous les plans. Elle est classée parmi les vingt derniers pays au monde en matière de facilité de faire des affaires, à la 169ème place. C’est-à -dire l’un des endroits les plus difficiles au monde pour investir. Elle est parmi les cinq pays les plus corrompus en Afrique en 2010, occupant la 146ème place sur l’indice de Transparency International. Et, piqûre de rappel de Mamadou Koulibaly il y a quelques années, deux tiers des Ivoriens ne mangent pas à leur faim, ils sont sous le seuil de la pauvreté.
Comme au Zimbabwe en 2008, lorsque Mugabe a volé la victoire à Tsvangira, le régime crie au complot international et, dans un schéma désormais classique, oppose le « national » et le « patriotique » à « l’international ». Mais ce qu’il ne dit pas, c’est qu’en sous-main, il bradera, si ce n’est déjà fait, les ressources du pays à des partenaires peu recommandables.
Au pauvre bas-peuple, on donnera des gadgets. Car bien sûr, ce genre de régimes sait bien communiquer, employant les maigres ressources qui lui resteront à renforcer l’appareil de communication et de sécurité. On verra bientôt des super voitures de police toutes rutilantes, don de la Chine, des systèmes de radio sophistiqués pour espionner les opposants ou même le peuple. Mais ils risquent de n’écouter que les mouches qui ne manqueront pas de se multiplier dans un pays de plus en plus sale et moins capable de se prendre en charge, et qui verra ses meilleurs enfants partir.
On verra aussi des émissions télé montrant la réception, en grandes pompes, de matériel agricole reçu de pays amis (Chine, Iran, quand ce n’est pas la Corée du nord) en échange d’on ne sait quoi. Et le régime sera fort discret sur ce que ces magnifiques tracteurs ou herses vont changer à l’échelle du pays. On renforcera les liens avec Chavez en Colombie et Ahmadinejad à Téhéran.
Moi je veux bien apprendre le chinois, ou le persan, mais je ne veux pas voir s’écrouler sur moi un hôpital hâtivement bâti par les Chinois comme ce fut le cas en Angola il y a quelques mois, ou monter dans des véhicules Khodro iraniens qui vont perdre leurs pièces détachées en route. Je veux encore moins voir le Hezbollah, soutenu par Téhéran, fleurir dans mon pays car à l’abri de la vigilance du reste du monde.

MAUVAIS CALCUL DU POUVOIR
Le régime croit-il que parce qu’elle représente encore 38 pour cent du PIB de la zone UEMOA, la Côte d’Ivoire ne peut pas être entièrement lâchée par la communauté internationale ? Pardon, mais il n’y a pas que la Côte d’Ivoire ou l’UEMOA aux yeux des investisseurs.
Un pays comme le Ghana, résolument engagé sur la voie de la démocratie, va devenir, le 17 décembre 2010, producteur de pétrole, avec environ 120.000 barils par jour (loin de nos 40.000 à 50.000 officiellement déclarés). Le Ghana produira ensuite 500.000 barils par jour et rejoindra bientôt le club sélect des 50 premiers producteurs de pétrole au monde sur la base de ses réserves. Le Nigeria, malgré ses contradictions, représente également un marché potentiel de 110 millions de personnes environ. Ailleurs en Afrique, le Mozambique, l’Angola, l’Ouganda, le Liberia, la Sierra Leone, sont autant, voire bien plus intéressants que ce que la Côte d’Ivoire est en train de devenir.

PROFESSION « AGORAMAN » OU « JEUNE PATRIOTE »
M. Gbagbo et les refondateurs, votre régime est la quintessence de la médiocrité, on règle ses comptes à coup de poing, on se torche avec les votes des Ivoiriens, on devient « Général de la Jeunesse » pour avoir harangué des foules. C’est un bien mauvais modèle pour la jeunesse.
Que ça fait mal de voir des « jeunes » de 35 ans n’ayant jamais achevé leurs études universitaires ni travaillé, perdus, desespérés, aller se « chercher » à tout prix en Europe ou cherchant à se mettre au service d’un « grand frère » ou d’une « vieille mère », car ils ne trouvent pas les passerelles menant à une vie professionnelle, tant vous avez faussé les règles du jeu avec la FESCI (Fédération des étudiants scolaires de Côte d’Ivoire) et les Jeunes Patriotes !
Des créatures aux formes avantageuses ont surgi dans tous les secteurs de l’économie, à la tête d’éphémères salons de coiffure ou de boutiques de prêt à porter-ne-payant-pas-de-droits-de-douane, travaillant durement à la sueur de leurs reins ! Celles et ceux qui ont le Bac se lancent quand même dans la communication, secteur en plein boom, et ont pu offrir leurs services au régime pendant cette coûteuse élection.
A votre décharge, les répères commençaient à se perdre avant votre arrivée, mais au lieu de redresser la barque, vous avez continué à la charger. Vous avez inventé la vassalité à grande échelle. Avec la Refondation, un jeune aujourd’hui se dit donc que s’il se met au service d’un « grand », il est sauvé. Et ce « grand » est souvent petit, mais tout est relatif, et à l’échelle du jeune, ce petit est grand.

FAUX AFRICANISME
Un certain lobby veut faire de vous le chantre de l’africanisme, qui veut diversifier les sources d’investissement. Savent-ils que lorsque vous insultez la France, vous renouvellez des concessions à des groupes français? Que plusieurs membres de votre équipe cherchent tous les jours des visas pour venir faire un petit tour en France, ou aux Etat-Unis comme Affi Nguessan en a fait amèrement l’expérience ? Ou alors croient-ils qu’être brutal et sauvage, c’est être un vrai africain ? Alors, ils n’ont rien compris.
Votre régime, populiste, est le cauchemar du pauvre: Il ne lui est même plus permis de rêver. Des « pkombgo » en guise d’assiette, pour faire africain ? Est-ce gagner en souveraineté que de voir plus de voitures chinoises dans son pays ? A quel prix d’ailleurs êtes vous en train de nous vendre ? Au Plateau, des hauts parleurs hurlent toutes sortes de musiques « patriotiques » à tout moment, toutes sortes d’échoppes fleurissent, déversant le bric-à-brac de l’économie de la débrouille que sont devenues les affaires en Côte d’Ivoire.
Certains sociologues français y avaient vu à l’époque un retour à l’ordre naturel des choses, dans un pays à leurs yeux trop occidentalisé par Houphouet-Boigny disaient-ils. Mais est-il nécessaire qu’africanité soit synonyme de saleté, de désordre, de cacophonie, ou encore de vulgarité? De même, pas plus que le Tigre ne crie sa Tigritude, s’habiller en chemise pagne ne fait pas de quelqu’un un vrai africain. A ma connaissance, un seul a su le faire: Nelson Mandela!

* Adjo Saabie est écrivain – Texte publié sur Connection ivoirienne

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